« Qu’est-ce que tu voudras faire quand tu seras grand ? ». Voilà une question bien anodine quand on a 10 ans mais qui devient de plus en plus préoccupante quand vos enfants grandissent. En effet régulièrement des études montrent le désarroi des familles devant le sujet de l’orientation scolaire et les conséquences sur le moral et le parcours de nos ados (voir notre synthèse orientation : quelques repères chiffrés). Face à ce sujet complexe existe-t-il une solution ? Oui, un coach en orientation scolaire peut vous aider. A l’instar du coach sportif celui-ci utilise des méthodes et des outils tel que le bilan d’orientation. Point de départ de tout parcours d’orientation (voir L’orientation : un parcours avant tout !) la suite de l’article vous en dit plus.
Un bilan d’orientation : de quoi s’agit-il ?
Telle « une carte IGN de la personnalité », le bilan d’orientation fait un véritable tour d’horizon du jeune en essayant de répondre à ces trois questions :
- Quel est son fonctionnement intellectuel ? (ses différentes intelligences)
- Qu’est-ce qui le pousse à agir ? (ses motivations)
- Qu’est qu’il aime faire ? (ses centres d’intérêt)
Attention l’objectif ici du bilan d’orientation n’est pas une évaluation de type QI ou un examen psychologique. Il s’agit plus d’une auto-évaluation. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses, donc pas de stress !
Les intelligences
Le test des intelligences consiste à révéler celles que la personne utilise le plus. En effet face à une situation ou un problème nous avons tous une façon de réagir et de faire appel à certaines intelligences plus que d’autres. En fait selon les études menées par Howard Gartner dans les années 80, il en existe 8 au total : la verbale, la kinesthésique, l’intrapersonnelle, l’interpersonnelle, la musicale, la naturaliste, la logique, la spatiale. Elles sont toutes équivalentes et indépendantes ! Malheureusement dans les parcours scolaires certaines sont plus valorisées que d’autres (ex. verbale, logique). Ceci peut entrainer une perte de confiance pour les élèves qui ne sont pas à l’aise avec ces dernières. Mais, bonne nouvelle rien n’est figé dans le temps et elles peuvent toutes être développées ! Il est donc pertinent pour un jeune en phase d’orientation de prendre conscience de son fonctionnement cognitif et intellectuel. Ainsi il prend conscience de ses intelligences dominantes pour pouvoir les renforcer et également celles avec lesquelles il est moins « habile » pour pouvoir les développer.
Les motivations
La deuxième étape d’un bilan d’orientation consiste à identifier les motivations du jeune. Attention ici nous n’allons pas chercher ce qu’il aime faire mais ce qui le pousse à agir, ce qui le met en mouvement, ce pour quoi il travaille. Dans le cadre de l’orientation il est très important de s’interroger sur ses propres motivations (et celles de ses proches) pour comprendre notre relation au travail. A titre d’exemple cela peut être l’engagement sociétal (être utile aux autres) ou bien la carrière ou encore l’équilibre de vie.
Les centres d’intérêts
Enfin la dernière évaluation du bilan d’orientation va mettre en perspective de ce que le jeune aime faire, ses centres d’intérêt. Mais attention ici nous ne nous intéressons pas au fait qu’il aime lire ou jouer au ping-pong ! Nous allons chercher davantage à identifier dans quel type d’activité il prend le plus de plaisir. Est-ce dans des activités de réflexions (comprendre des phénomènes complexes) ou au contraire aime-t-il apprendre en faisant les choses sur le terrain ? Cela va permettre d’orienter le jeune dans des professions où il pourra s’épanouir en réalisant des tâches qu’il aime.
Il est bien évident que ces tests sont des outils précieux. Néanmoins ils doivent être complétés par des échanges avec le coach en orientation pour prendre en compte d’autres dimensions comme les matières préférées ou les activités extra-scolaires. Cela permet aussi de garder le côté humain du bilan d’orientation. On n’est pas des machines !
A qui s’adresse un bilan d’orientation et pour quels bénéfices ?
Bien évidement la réponse la plus simple serait : à tout le monde ! Et bien ce n’est pas si faux. En effet nous pouvons faire une typologie de nos ados selon deux axes (voir graphe ci-dessous) : ont-ils déjà une idée précise de leur orientation ? et quels sont leurs résultats scolaires ? A partir de ces deux questions nous identifions 4 types de profil : les Matures, les Indécis, les Planeurs et les Galériens.
Rassurer les Matures
« Je sais ce que je veux faire et j’ai les notes pour ! Pourquoi faire un bilan alors ? » C’est en effet une bonne question. Dans notre article « L’orientation : un parcours avant tout ! » nous expliquons que la dernière étape consiste à construire son dossier pour Parcoursup en particulier. Et, bien la valeur ajoutée d’un bilan d’orientation c’est précisément pour construire ce fameux dossier ! En effet par une meilleure connaissance de soi, il est beaucoup plus facile d’expliquer ses choix d’orientation, ses stages, d’écrire sa lettre de motivation, de structurer son discours pour les oraux… Tous pleins de trucs qui rendrons le dossier cohérent et solide pour les recruteurs en plus de se rassurer soi-même.
Éclairer les Indécis
Le cas des Indécis est intéressant car leurs résultats scolaires leur permettent de « tout faire ». Seulement trop de choix, tue le choix… et crée du stress. Le bilan d’orientation va donc révéler les métiers, les fonctions ou les branches d’activité les plus pertinents leur donnant une trame à suivre et réduisant ainsi le niveau de stress. Pour eux aussi cela va les aider dans la construction du dossier.
Motiver les Planeurs
On a tous entendu « Laisse, j’y vais au talent ! ». C’est typiquement le jeune sûr de lui avec souvent de grandes ambitions mais avec un bulletin de notes bien moins brillant… Pour cela le bilan d’orientation peut avoir un effet d’électrochoc avec un retour sur terre qui peut être un peu brutal mais salutaire. En effet le bilan peut ou pas confirmer ses ambitions mais dans tous les cas lui faire prendre conscience qu’il doit travailler davantage pour atteindre ses objectifs lui redonnant de la motivation.
Redonner confiance aux Galériens
Dans ce cas le bilan d’orientation semble assez évident voir indispensable. En effet c’est souvent une occasion de mettre « des mots sur des maux », de renouer le dialogue au sein de la famille et surtout d’ouvrir de nouvelles perspectives pour le jeune. En passant par une meilleure connaissance de soi, le bilan sert à redonner confiance et montrer au jeune qu’il est capable de faire quelque chose. Il faut être aussi réaliste, le bilan ne fait pas tout. Néanmoins fait suffisamment tôt (en troisième ou seconde par exemple) il permet de choisir le bon type de bac, les bonnes options, de faire les bons stages… pour finalement se constituer un bon dossier.
Bilan d’orientation : quel est le bon moment ?
Comme le dit le proverbe “rien ne sert de courir il faut partir à point”. Nous pourrions tout à fait appliquer cette devise à l’orientation car le maitre mot c’est l’anticipation. En effet commencer sa réflexion dès la seconde ou la première est toujours un plus et va permettre d’avoir du temps devant soi pour construire son parcours. Comme le montre le “jeux de l’oie” ci-dessous certains passages obligés sont des dates clés à considérer. Le choix des spécialités en seconde et l’abandon de l’une d’elles en première sont de bons exemples.
Bien évidement certains vous dirons qu’il est toujours possible de démarrer la démarche en terminale, à quelques jours de la fermeture de Parcoursup ! Certes, mais avec un risque important de réduire ses chances d’obtenir la formation qui correspond bien à son profil. A bon entendeur…